Journal du 08.VIII.2024 : HORTVS ADONIDIS

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Elégie pour terminer le Testament d'Attis

 

(Journal du 08.VIII.2024) Il y a quelques jours que j’ai mis le point final à l’élégie pour terminer le Testament d’Attis. Elle est plus longue que je n’avais prévu : 272 vers. C’est à croire que tout m’est bon pour différer la parution d’un livre que je sais trop, probablement, ne pas mériter d’être imprimé. J’ai tellement tardé que mon ami Philerme, qui était sans doute la seule personne au monde à en espérer la parution, est mort avant d’être exaucé. Je lui ai refusé ce livre qu’il désirait, ces instants, qu’il a perdus par ma faute. C’est aussi pour cela que j’ai fait cette élégie : pour dire à Philerme, si jamais il m’entend depuis Andromède, que je sais lui avoir manqué. J’ai longtemps voulu dédier ce livre à Clément, le garçon qui me l’a en grande partie inspiré. J’ai même parfois rêvé de lui en envoyer un exemplaire. Mais c’est trop tard encore une fois, je m’en suis avisé tout à l’heure en écrivant cette ultime épigraphe :

 

J’aurais voulu dédier ce livre à mon jeune inclément.
Mais le temps a passé qui toujours nous dément.

 

Il n’y a jamais loin de l’épigraphe à l’épitaphe. Clément n’a pas croisé mon chemin pour être aimé. Il est venu pour annoncer (comme Jean-Baptiste fit Jésus) cet Attis qui sommeillait en moi, perdu dans les bois profonds de ma mémoire. Clément ne m’a pas rendu le sentiment qu’il m’inspirait, mais il m’a rendu le poète que j’avais oublié d’être. Cadeau empoisonné, mais que vaut une vie sans le poison ? Nous mourons tous. C’est la violence du poison qui donne à la vie son prix. Clément n’a pas voulu que je le prisse, et c’est lui qui m’a ensemencé.

 

08.VIII.2024

08/08/2024, 12:30 | Lien permanent | Commentaires (0)

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