Journal du 10.VIII.2024 : HORTVS ADONIDIS

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(Journal du 10.VIII.2024) J’ai lu tout à l’heure un beau texte écrit par Quentin Verwaerde à l’occasion de l’anniversaire de Renaud Camus. Je crois que le voyageur Camus m’impressionne encore plus que le penseur et l’écrivain, même si ces trois personnes sont probablement les hypostases d’une trinité. Je n’ai pas l’argent pour voyager, mais je n’en aurais pas non plus la force. Je consacre essentiellement la liberté que m’ont rendue les mois d’été à ne pas sortir de chez moi, pour ne voir rien ni personne. Le plus loin que je puisse aller, c’est au bout d’une phrase. Je crois que toute ma vérité tient dans ces quelques mots. Je ne traverse que deux paysages : les forêts de ma prose et les jardins à la française de mes vers. J’ai toujours senti qu’il y avait quelque chose de différent chez moi, je ne sais comme le dire autrement. Dans mon adolescence, j’ai cru que c’était l’homosexualité. Plus tard, avec l’analyse, j’ai mis cela sur le compte de la névrose. Mais maintenant, je me demande de plus en plus si je ne serais pas un autiste qui s’ignore, et dont le centre d’intérêt restreint serait la langue française. Et pas même la langue en soi, mais l’idée que je m’en fais. Et pas même cette idée, mais la réalisation que je lui donne dans ma prose et mes vers. Avec le temps, avec l’âge peut-être, il me semble éprouver de plus en plus que cette langue est un espace, un lieu que j’occupe, dans lequel je me déplace, et qui est davantage mon pays que la France, mon univers que le monde.

 

10.VIII.2024

10/08/2024, 19:54 | Lien permanent | Commentaires (0)

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