(Journal du 12.VIII.2024) « Notre chair change bientôt de nature ; notre corps prend un autre nom ; même celui de cadavre, dit Tertullien, parce qu’il nous montre encore quelque forme humaine, ne lui demeure pas longtemps : il devient un je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue ; tant il est vrai que tout meurt, jusqu’à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes*. » Relisant dans l’« Oraison funèbre de Henriette d’Angleterre » la citation de Tertullien déjà rencontrée dans l’« Oraison funèbre du père Bourgoing », je ne m’avise que maintenant que ce « je ne sais quoi » désigne ce que j’ai tenté de faire il y a quelques jours, bien imparfaitement, dans l’élégie pour terminer le Testament d’Attis :
Ils croient, ces singes à slogans, que le sang se dénombre,
Et qu’un mort donne une ombre. Il ajoute à de l’ombre,
S’y amalgame, y fond, sans corps, très indistinctement,
Comme neige au soleil, comme astre au firmament,
Ou comme font la terre et l’eau pour former cette boue
Sur quoi vont les vivants dans cette humaine soue.
Il faudrait que j’écrive une nouvelle note de bas page pour renvoyer à l’extrait de Bossuet, ce qui va encore m’amener à revoir ma copie dans InDesign, qui est quasi terminée, mais qui n’avance guère, depuis peu, parce que je suis passé à autre chose, mettant en vers la prosopopée d’un jeune poète inconnu qui devait inaugurer Le français va bien mal, hélas, livre qui, probablement, restera mort-né, m’ayant conduit dans des régions qui, ne concernant plus spécifiquement la langue française, me dépassent à peu près complètement.
* Bossuet, Oraisons funèbres, « Oraison funèbre de Henriette d’Angleterre », Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1961, p. 173-174.
12.VIII.2024
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