(Journal du 03.IX.2024) Le hasard a voulu qu’il soit question de moi pour la première fois dans une revue littéraire (grâce à la recension par Pascal Adam de Sonnets de guerre et Quatorzains de paix) dans un numéro de la revue Possibles où sont également publiés quelques extraits des carnets de Frédéric Tison, le poète, c’est-à-dire mon ami Philerme, qui est mort en novembre 2023. Nous ne nous étions jamais rencontrés réellement, lui et moi, et notre relation, depuis environ quinze ans, était purement épistolaire. Nous commencions à parler de faire enfin réellement connaissance (mais connaît-on vraiment les gens dont on a vu l’enveloppe physique ?), quand il est mort. Mon grand regret est d’avoir tellement tardé à publier Le Testament d’Attis (encore retardé par l’achat que j’ai préféré faire à l’AFNIL de l’ISBN plutôt que d’en obtenir un d’Amazon), que Philerme, qui était peut-être la seule personne à en attendre la parution, ne l’aura finalement jamais lu. Mais qui sait si Philerme ne s’est pas glissé dans quelque autre enveloppe, là-bas, très loin, c’est-à-dire dans très longtemps, sur l’une des planètes d’Andromède, où le livre est déjà dans toutes les bonnes librairies, car ma gloire y est ou sera nécessairement mieux assurée, puisque tout ne peut être que meilleur dans la galaxie d’Andromède. Qui pourrait me soutenir le contraire ? Personne n’y est allé voir ! Je me demande parfois s’il n’existerait pas des cycles d’une telle ampleur (pour lesquels, par exemple, le temps qu’il faut pour aller de la terre à la galaxie d’Andromède serait l’équivalent d’une milliseconde) que certaines des lois physiques qu’ils impliquent nous échapperaient entièrement. Ou bien une meilleure connaissance de ces cycles nous apprendrait qu’il n’y a pas que des lois de la physique dans l’univers. Qui peut me dire si l’une de ces lois n’est pas que nous nous retrouverons tous un jour dans la galaxie d’Andromède ? C’est peut-être cela, la vie après la mort : un stade de la nature encore jamais atteint, et dont on n’a pas l’idée. Il me semble que Philerme, qui était poète, en avait quelque idée. Il m’avait dit, dans ses confidences, que la solution à certain problème se trouvait peut-être là-bas, sur Andromède. Qui sait si Dieu n’est pas une question de patience, plutôt que de foi ? En attendant de nous retrouver là-bas, Philerme et moi, nous voyons nos deux noms se rencontrer ici, dans la même revue : « Publier un livre, écrit Philerme, publier quelque écrit dans une revue, c’est donner rendez-vous dans le monde à un ami que l’on ne connaît pas toujours, à une heure inconnue. »
Liens : vers la revue Possibles ; vers le site où l’on peut se procurer Sonnets de guerre et Quatorzains de paix.
03.IX.2024
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