Journal du 01.V.2024 : HORTVS ADONIDIS

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(Journal du 01.V.2024) J’ai déjeuné en famille aujourd’hui, chez ma sœur Junie. Mon père était là lui aussi, venu seul de Baïes, sa femme se trouvant à Athènes. On craignait un peu qu’il se rendît à la bonne adresse, mais dans une autre ville, comme il l’avait fait il y a deux ans, lorsqu’il était allé à Nauplie rendre visite à ma sœur Délie, et qu’il lui avait téléphoné, inquiet de se trouver au beau milieu d’une zone commerciale, au lieu que chez ma sœur : il était bien à l’adresse que lui avait donnée Délie, mais dans une autre ville, à une cinquantaine de kilomètres de Nauplie. Cette fois, il est arrivé à bon port, même s’il a fallu aller le chercher chez ma mère, parce qu’il s’était perdu dans la ville, à cause de tous les travaux de voirie qu’il y a depuis des mois dans Argos. Le pauvre homme. Nous lui avons reparlé des projets d’installation de Délie dans le golfe Persique. Il a semblé apprendre la nouvelle de notre bouche, même s’il était censé la tenir de Délie depuis plusieurs semaines déjà. Et il nous a encore demandé plusieurs fois, incrédule : « Mais vous voulez dire qu’elle veut passer là-bas des vacances ou qu’elle compte s’y installer ? » Il avait l’air complètement désorienté par la nouvelle. Vraiment, le pauvre homme. Sa vieillesse est un parfait désastre. Hipponaüs nous a fait encore le même numéro : inutile que je m’étale sur le sujet, pour éviter les redites. Mais lundi soir, ayant invité Junie à dîner chez moi, j’ai pu lui dire encore une fois, ou plutôt lui faire comprendre, quand l’occasion m’en était donnée, tout le mal que je pensais d’Hipponaüs, sans être trop frontal, pour ne pas heurter ma sœur ni la mettre dans la situation d’avoir à organiser la défense de quelqu’un que je la préférerais voir chercher à déloger de la place qu’il occupe. J’ai tout de même remarqué que ma sœur avait devancé ma pensée quand j’ai commencé à me plaindre de la manie qu’avait Hipponaüs de vouloir me faire des cadeaux depuis quelque temps : « Tu ne crois tout de même pas qu’il cherche à t’amadouer par ce moyen », m’a-t-elle demandé ? Que si ! Mais surtout, Junie m’a fait cet aveu : les locataires de l’appartement dont elle est la propriétaire ayant donné leur préavis de départ il y a peu, et l’agence immobilière lui ayant donc demandé si le nécessaire pouvait être fait pour trouver de nouveaux occupants, ma sœur hésite à demander un délai de réflexion, avant de se décider. Comme elle venait de m’assurer, une fois de plus, qu’elle était amoureuse d’Hipponaüs comme au premier jour, je dois confesser que je n’ai pas compris tout de suite ce qu’elle voulait me dire par là. Constatant mon incompréhension, celle-ci m’a donc dit d’elle-même, très explicitement cette fois-ci, qu’elle se demandait si ce ne serait pas là pour elle l’occasion de quitter Hipponaüs sans avoir trop de peine à se reloger. Et à mon tour, je lui ai dit très explicitement que ce qu’indiquaient ses hésitations, c’était un désir profond de quitter Hipponaüs, et que si elle en était empêchée, c’est probablement parce qu’elle était une femme sous influence.

 

01.V.2024

01/05/2024, 23:08 | Lien permanent | Commentaires (0)

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