Journal du 27.V.2024 : HORTVS ADONIDIS

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(Journal du 27.V.2024) Calliste et ses deux stagiaires m’ont fait passer tout à l’heure un oral blanc, pour me préparer à mon stupide concours. J’ai compris que j’étais dans de mauvais draps plus encore que je ne l’avais cru quand ils ont commencé à me dire que, d’après eux, j’étais prêt. De quoi aurai-je l’air, en cas d’échec ? Et pire, si je réussis, mais que je renonce au bénéfice du concours, à cause d’une affectation qui ne me conviendrait pas géographiquement, ce qui a toutes les chances d’être le cas, que vont-ils penser de moi ? Ils m’auront consacré du temps pour constater à la fin que je le leur aurai fait perdre pour rien ! Que suis-je donc allé faire dans cette galère ? C’est le printemps, je pourrais laisser la douceur de l’air m’envelopper ou me faire tomber des vers dans la tête, mais non, il faut que je fasse des fiches et que je mémorise des acronymes et des organigrammes. C’est un cauchemar ! Et tout cela parce que le seul moyen que j’ai trouvé pour me sortir de la conversation de trois pécores importunes, qui s’étaient mis dans la tête qu’il serait bon pour moi de m’inscrire à un concours dont elles estimaient que j’avais largement le niveau, ce fut de le faire… Faute de volonté, d’aplomb ou peut-être seulement d’un peu d’intérêt pour mes propres affaires, qu’en sais-je, j’ai laissé tout un environnement professionnel faire de moi son jouet : on a décidé à ma place de mon inscription à ce concours ; on a proclamé contre mon gré mon admissibilité, au point que tout le monde a fini par faire comme se passionner pour la suite ; ma hiérarchie a organisé sans mon consentement l’entraînement d’aujourd’hui : tout cela a quelque chose de proprement kafkaïen. Mais c’est contre moi que je suis le plus fâché. Je m’en veux de m’être laissé détourner aussi facilement du cours de ma vie, qui ne m’appartient littéralement plus, depuis quelques semaines. Et je ne comprends pas comment j’ai pu jusqu’à ce point n’opposer aucune résistance. Je pensais avoir changé, être moins la girouette de tous les vents. Mais non. Je tiens trop du roseau. Certes je ne romps pas, mais je me plie à tout.

 

27.V.2024

27/05/2024, 18:09 | Lien permanent | Commentaires (0)

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